« Le paradis, c’est un moment, éphémère par essence. Dès qu’on s’y installe, il nous échappe. »
Nîmes (Sud de la France), le 16/02/23
C’était bel et bien la dernière fois. Ce centre ville, ces bruits, ces gens qui courent le regard vide, qui hurlent la bouche pleine. Tu m’as vue naître, grandir, souffrir, aimer ; tu n’as pas trop changé, mais tu as fait tes progrès, tu as toujours été belle et tu le resteras. Toi, tes arènes, tes férias, ton accent et tes monuments. Pourtant je dois te quitter, toi et tes copines les villes, toi et tes métropoles. C’est trop me demander de rester te contempler, vider tes boutiques, respirer ton air saturé de cons sous ton ciel bas. J’ai cru aujourd’hui qu’il y a avait un bel événement en ton sein : il y avait des lumières, du bruit, des sirènes, je voulais faire la fête. Mais non ce n’était que des gens en colère et d’autres qui essayaient de les faire taire.
Tu sais, je ne peux plus entrer dans tes prisons de consommation, je n’y fous plus un pied, je reste dehors et je pense à mon île, à ces vastes espaces et à ces gens qui les peuplent. Tu étais parfaite pour mes 20 ans, quand je flânais dans tes bars et librairies entourée de copains et copines qui aujourd’hui n’en sont plus. Avec toi je n’ai jamais été aussi seule, mais là-bas la bonté et la beauté m’entourent. Alors comment pourrais-tu rivaliser? De toute façon tu ne pourras pas, mon choix est fait. Je veux vivre sans rien, et toi tu m’en demandes trop. Tes entreprises, tes patrons aussi. Il faut toujours être la meilleure, bien présenter, être bien fringuée, bien coiffée.
Mais c’est fini tout ça. J’étouffe. Je veux retrouver mon île, les arbres fleuris tout au long de l’année, les odeurs des plantes, les accents îliens, le ukulélé, la simplicité ! Voilà c’est ça. Tu m’es devenue trop compliquée, comme toutes les autres villes. Trop de panneaux publicitaires, trop de voitures, trop de gens qui errent et se perdent, qui achètent pour rendre la vie plus supportable.
Je te quitte sans regrets, c’est pas ta faute mais c’est la mienne. J’ai essayé, mais aujourd’hui c’était trop pour moi. Je te quitte mais je n’oublierai pas d’où je viens, de ton ventre romain. Merci de m’avoir tenu la main, mais je mérite de meilleurs lendemains.
Avant le départ
Tahiti, six lettres coupables de faire rêver un monde entier. Six lettres pour te définir alors que l’alphabet entier n’y suffirait pas. Je sais, je tarde à venir te retrouver, pourtant tu m’appelles depuis mes dix ans. Alors pourquoi ai-je si peur, dis-moi ? La Polynésie, ton berceau tout de bleu vêtu, reine du Pacifique, archipel aux yeux pleins d’eau, m’attire comme rien n’a jamais su le faire. C’est d’abord l’enfant qui y songeait, tapissant ses rêves de lagons et de palmiers. L’ado s’est vue tatouée de tes symboles dès l’âge autorisé, et l’adulte, pleine d’amour et d’intentions, jongle aujourd’hui entre raison et intuition. Je suis tombée amoureuse de toi sans te connaître. Je t’ai imaginée, fantasmée, désirée, pour finir par te rencontrer. Mais c’est toi que j’ai aimée au premier regard, toi que j’ai choisie pour faire naufrage après avoir tout traversé. Tes vagues sont venues lécher mon corps bronzé comme pour le réparer, tes habitants m’ont entourée de douceur et décorée de fleurs, ton lagon a vu danser nos ombres sous ta lumière bleue. Tu es au bout du monde, mais si proche du mien. Perdue dans l’immensité tu fais pourtant résonner tes accents chantants jusqu’en France.
Tu ne m’as rien promis et c’est bien ça le problème ; si près du but je recule, plus je me rapproche de toi et plus ça brûle. Je connais ta réalité, je ne veux pas être une expatriée de plus venue ronger tes terres sans raison.
Alors donne moi la force de nouveau de boucler mes valises, dis-moi que le bout du chemin est dans tes mains.
Avant-propos
Nîmes, le 28/02/23
Enfant, sans raison aucune, je disais toujours que mon métier serait de vivre à Tahiti, et de raconter la vie des gens là-bas.
Pendant des années, je me suis donc renseignée sur la Polynésie, sur ses habitants, ses îles, son fonctionnement, sa culture… J’écoutais des chants polynésiens, et je pleurais d’émotion dès que je voyais apparaitre un tahitien.
Jusqu’à ce jour de juillet 2021, où, pour la première fois, et sans jamais avoir pris l’avion, j’ai posé mes pieds sur le tarmac de l’aéroport de Tahiti Faa’a, pour un voyage en solitaire de plusieurs mois.
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Parce que la Polynésie n’est pas qu’une carte postale, ni le paradis auquel on croit, et pas seulement l’Eldorado de nombreux expatriés, je souhaite m’y installer, et faire ma propre expérience. J’y vais pour apprendre, témoigner sur la vraie vie de Tahiti et ses îles, relater la réalité, le quotidien, ce qui anime les Polynésiens, ce qui les mine ; leurs envies, leurs doutes, et leurs défis. C’est ce qui m’intéresse au plus haut point.
Cette expatriation je l’ai vraiment désirée, et elle n’est pas commune.
Je ne pars pas en famille, ou en suivant un conjoint, je ne rejoins personne, ne connais personne, je n’ai pas obtenu de mutation, je n’ai pas de mission. Je n’ai rien qui m’attend, mais tout à construire.
Je viens seule, avec le coeur, mes petites économies, et avec deux valises lourdes de 33 ans d’attente.
Sans sécurité aucune, je laisse ma vie d’avant.
Un projet tel que celui de partir au bout du monde demande un certain sens de l’organisation, une dose d’audace, et une grande part de confiance.
Même si j’ai déjà connu la Polynésie avec un premier voyage, il faut bien avoir en tête qu’on n’apprend pas un pays en touriste.
Autrement dit, les vacances et le quotidien sont deux choses complètement différentes. J’insiste très lourdement sur ce point, surtout lorsque je lis ces trop nombreux messages de familles entières qui souhaitent tout quitter pour « changer de vie », « être sous le soleil et les cocotiers », « fuir la France », « profiter » ou « quitter l’enfer parisien ».. Sans même connaître cette Terre exceptionnelle, qui donne tout, mais qui n’est pas une option, ni un plan B si le plan A n’a pas fonctionné.
À bon entendeur…
Aussi, il faut être prêt à supporter la distance (c’est loin, très loin), l’isolement, le coût de la vie et des voyages. Il faut oublier l’ordinaire, savoir se délester du matériel et du superflu, et accepter les coqs (ils étaient là avant vous).
J’ai mis des années à le penser, et seulement quelques mois pour le faire.
Le temps de m’organiser un minimum, et j’ai enfin largué les amarres.
Préparatifs
Mars 2023
Voilà comment tout a commencé :
– J’ai pris un carnet où j’ai simplement noté les raisons qui m’ont poussée à y aller, histoire de me (ré)conforter.
– Je précise que les nombreux blogs et groupes Facebook m’ont beaucoup aidée. C’est une mine d’or non négligeable.
– J’ai ensuite fait plusieurs catégories :
1-Ce que je dois faire :
– Acheter les billets d’avion (oui, tout part de là, aller simple bien sûr). J’ai choisi la compagnie French Bee, pour la deuxième fois. Le rapport qualité-prix est plus que convenable, je n’ai jamais été déçue. Je ne désespère pas de voyager un jour avec Air Tahiti Nui.
– La formalité essentielle, me procurer l’ESTA (Electronic System for Travel Authorization), pour transiter par les États-Unis (San Franciso pour cette fois).
– Trouver le logement pour les premiers jours et un moyen de locomotion (j’ai fait un comparatif des sociétés de location d’abord, mais louer une voiture à Tahiti est relativement excessif).
– Acquérir un véhicule rapidement, mais se méfier. Il n’y a pas de contrôle technique, et les arnaques peuvent sévir.
– Avoir rapidement un moyen de communication (chez Vini ou Vodafone ; les prix se valent). Lors de mon premier voyage, j’avais opté pour https://www.tahitiwifi.com/
– La priorité, l’assurance maladie. Pour les cas comme moi : venue seule, sans mutation, ni travail, ni conjoint, la Caisse de Prévoyance Sociale à Tahiti ne couvre pas avant un certain délai de résidence sur le territoire, sauf si vous êtes salarié. Pensez donc à prendre une assurance privée provisoire, ou à bien verrouiller votre situation avec la CPAM.
– Rassembler tous les documents importants (relevé de comptes, relevé d’informations pour l’assurance auto, papiers d’identité, et tout ce qui pourra m’être utile).
Dans un premier temps, j’ai gardé mon compte bancaire en France, avant d’en ouvrir un sur place. C’est pratiquement obligatoire puisque ça facilite les formalités.
2.La liste de mes contacts sur place et leurs coordonnées
Ils étaient peu nombreux, mais par mes différentes recherches et par le hasard de la vie et des rencontres, j’ai pu être mise en relation avec des personnes qui m’ont beaucoup aidée pour que tout se mette en place (non sans difficultés ! )
3. Mes projets et mes idées
Je me suis rendue à Tahiti avec des envies plein la tête, mais je n’avais aucune idée des opportunités professionnelles qui se présenteraient. Je lisais un peu tout et n’importe quoi sur le travail, l’embauche… et puis finalement, rien ne vaut la réalité vécue.
J’ai quand même essayé de postuler à distance, sans succès. J’ai pensé à imprimer des CV et j’ai même fabriqué un flyer de présentation que je comptais distribuer un peu partout en arrivant.
J’avais comme perspective d’écrire sur la Polynésie, sur les gens, de réaliser des portraits, etc, sans trop savoir comment. Et voilà que, par la magie de la vie, c’est ce que j’ai fait par la suite !
Je suis partie avec mes économies, durement glanées, mais j’avais bien conscience qu’elles allaient vite s’évaporer.
En fait non, je n’imaginais pas à quel point elles fileraient comme du sable…
J’avais aussi précisé sur mon carnet : sortir, voir du monde, faire des rencontres, m’inscrire à un sport, m’engager dans des associations, créer un podcast…
PS : deux objets que je me suis empressée d’acheter avant de partir : ma liseuse (je lis énormément et je savais qu’il me serait impossible d’acheter autant de livres qu’en France), et un Dictaphone, pour consigner le cours de mes journées et tout ce que j’allais entendre et découvrir…
4. Ce que j’appréhende
Une phase d’écriture un peu délicate, mais essentielle pour ma part. Un moyen de me confronter à la réalité :
– Vivre loin des miens pour la première fois (relation fusionnelle)
– Les laisser et ne pas être présente dans les moments importants
– Ne pas tenir la distance et la phase d’adaptation
– Ne pas trouver de travail pour subvenir à mes besoins
– Me sentir très seule et trop loin
– Le coût de la vie (une réalité qu’il faut bien assimiler)
– Les bestioles (margouillats, cafards, cent pieds…)
– La nuit qui tombe vite (absurde, car on s’y fait vite)
– La maltraitance animale (encore bien présente)
– Les difficultés de logement (plus vrai que jamais)
– La saison des pluies
5. Pourquoi j’y vais
– Pour suivre mon instinct plus que mon rêve d’enfant
– Pour découvrir cette Terre et ceux qui la peuplent
– Pour produire, créer, trouver l’inspiration
– Pour écrire, témoigner, transmettre et partager
– Pour la beauté et la grâce
– Pour être dans mon élément
– Pour tout réapprendre
– Pour les rencontres
– Pour écrire sur eux
Et tant d’autres raisons…
Arrivée et formalités
Tahiti, avril 2023
Le premier mois est celui de l’adaptation, des formalités, il faut tout faire vite et bien pour être débarrassé, mais partir comme cela, peu préparée, cela ne s’improvise pas. Trouver un toit et de quoi me déplacer sont bien sûr des urgences.
Je précise ici, qu’à la différence de la majorité des gens qui débarquent à Tahiti, j’ai refusé de vivre en colocation. Néanmoins, si vous êtes fait pour la vie en communauté, vous n’aurez pas de difficultés pour vous loger dès les premiers instants.
Par chance, pour mes premières nuits, j’ai été gracieusement accueillie par l’amie d’une amie (oui, c’est souvent comme ça ici).
J’ai (re)pris mes repères, il faisait beau et chaud, je me suis remise du décalage horaire (difficilement), j’ai pris le temps de réaliser ce grand saut vers l’inconnu, et je me suis mise en ordre de marche :
Je me suis rendue dans une boutique Vini (chez Carrefour Punaauia par exemple) pour obtenir mon numéro de téléphone local (indispensable pour commencer). Mon amie m’a accompagnée, car un justificatif de domicile est demandé, ainsi qu’une caution car je n’avais pas encore de RIB local.
J’étais à pied les premiers jours, heureusement logée non loin d’un centre commercial.
J’ai ensuite loué une voiture chez https://timrentcarpapeete.com/ pour une quinzaine de jours. À titre indicatif, j’ai payé 20.000 CFP les 5 jours ; un tarif dans la moyenne pratiquée.
J’ai ensuite imaginé un plan d’action, surtout pour le logement. Je n’avais aucune idée de mon prochain hébergement. J’ai loué plusieurs jours dans un Airbnb, puis chez d’autres amis, mais de fil en aiguille et avec de l’aide, j’ai pu poser mes valises à différents endroits.
Une fois véhiculée, j’ai pu rencontrer les personnes qui m’avaient été recommandées, et c’est comme ça que j’ai avancé. Avec leurs conseils, leurs relations et leur expérience, j’ai chaque jour progressé.
La location pesant sur mon budget, j’ai acheté un véhicule. Attention, il faut être bien conseillé et avisé, et prendre le temps de se renseigner, ce qui n’a pas été mon cas. J’ai foncé, et je l’ai regretté. Mon Dacia Duster m’en aura fait voir de toutes les couleurs !
Pour les démarches : carte grise à la Direction des Transports Terrestres https://www.service-public.pf/dtt/ et assurance automobile chez Axa.
Entre temps, je l’avoue, je me suis accordé des pauses pour partir à la découverte ou redécouverte de l’île, admirative de chaque paysage, chaque couleur, chaque odeur… En voyage, nous faisons l’erreur de ne pas rester assez longtemps sur l’île de Tahiti, qui regorge de trésors. J’ai dégusté mes premiers poissons crus, médité devant chaque coucher de soleil, je me suis baignée et je me suis détendue face au lagon. J’ai aussi déposé quelques CV, et mes fameux flyers, sans conviction ; puisque j’avais encore tant à faire avant de rentrer dans la « vie active ».
Pour chaque démarche entreprise, il fallait au moins un justificatif de domicile, avec attestation d’hébergement, etc. C’est là que mes amis ont eu un rôle majeur !
À partir du 17 avril, soit 15 jours après mon arrivée, j’ai logé chez une autre amie (moyennant paiement) pour plusieurs mois, et j’ai pu me concentrer sur la suite.
Vient ensuite une étape à ne pas négliger : l’inscription à CPS (Caisse de Prévoyance Sociale), pour obtenir un numéro DN (ce qui correspond au numéro de sécurité sociale en France). Mais ils n’ont pas pu ouvrir mes droits car je n’avais pas la durée minimum légale sur le territoire… Sauf que je n’avais plus d’assurance maladie en France non plus, donc… j’ai pris une assurance privée (chez April). Un certain coût, et beaucoup de galères…
Avec ce DN, les démarches pour trouver un travail sont bien plus simples. Je me suis inscrite au SEFI (Service de l’Emploi de la Formation et de l’Insertion professionnelles), mais cela n’a rien donné sur l’instant.
J’ai continué de postuler, mais comme je ne suis ni infirmière, ni professeure, ni militaire… être embauchée dans une entreprise n’était pas une mince affaire. Pour ceux qui sont issus de la fonction publique, évidemment tout est bien plus facile.
À Tahiti, deux choses fonctionnent beaucoup : le bouche à oreille, et le présentiel. L’être humain a bel et bien sa place ici. Rien ne sert d’envoyer des mails…
Au bout d’un mois, entre l’achat du véhicule, les différents logements, les premières dépenses, les ouvertures de compte, etc. mes économies furent réduites de moitié ! Sans oublier les journées passées chez les garagistes pour faire réparer ma voiture !
À noter cependant : la facilité déconcertante avec laquelle j’ai pu entreprendre mes démarches ; le tutoiement et la bienveillance de chacun aidant.
Toutes les administrations sont disponibles, accessibles et efficaces.
Tout commence
Mai >Juillet 2023
Ne trouvant pas de travail dans l’immédiat, je décide d’ouvrir ma patente en tant que pigiste et écrivain public par le biais de la CCISM et de la DICP (La Direction des Impôts et des Contributions Publiques) . C’est une autorisation d’exercer une activité non salariée. Cela se fait très rapidement, en moins d’une demi journée !
Je continue néanmoins de postuler aux offres d’emploi que je consulte. Je bosse un certain temps dans un hôtel, puis dans une compagnie de vente de bateaux, mais j’abandonne rapidement. J’ai autre chose en tête.
J’ai envie de travailler avec des journalistes, reporters, chroniqueurs, etc. À la radio ou à la télé. Mais je n’ai pas encore d’idée précise quant à mon activité. Je veux écrire des portraits et biographies, soutenir les entreprises, mettre en valeur les gens, aider à l’écriture, relire… Je suis venue pour la Polynésie, pour l’histoire et la culture.
Je contacte les différents médias et chaines d’informations, mais je suis encore trop « novice », je n’ai rien de concret à proposer.
Je découvre avec mes amis des ambiances festives, notamment le vendredi soir au https://www.royaltahitien.com/, où l’on danse des soirées entières. C’est ici que le 12 mai, je rencontre mon petit ami, danseur du Heiva. Il se prépare d’ailleurs pour ce spectacle emblématique, sur lequel j’ai écrit un article : https://ladepeche.pf/2023/06/24/culture-une-auteure-clame-sa-passion-pour-la-magie-du-heiva-i-tahiti/
Nous faisons des tours de l’île, et je découvre des endroits sublimes, cachés. Il m’explique la nature, les secrets de chaque recoin. Nous allons au marché de Papeete chaque dimanche, ou presque…
Début juin, j’emménage chez d’autres amis, pour un mois, le temps de trouver autre chose pour juillet. Je ne sais toujours pas où me fixer, je vis encore sur mes économies, et je continue de faire des devis pour ma voiture. Il est difficile de trouver des professionnels de confiance.
Je résilie mon compte bancaire en France et j’en ouvre un à la SOCREDO.
Un mauvais jour, je fais tomber mon ordinateur, je le casse donc, je perds aussi toutes les données de mon iPhone avec une mauvaise manipulation, et ma boite mail est piratée. Tout ça pour dire que mon ancienne vie est désormais bel et bien derrière !
Plus concrètement, et pour économiser, je fais les comparatifs des supermarchés qui me conviennent (notamment le Happy Market de Faa’a qui a un bon rapport qualité/prix).
Je visite des appartements, mais tous sont hors budget, et je ne réunis aucune condition pour louer. Têtue, je refuse les colocations ! Je finis par garder l’appartement d’un copain pendant 2 mois.
Début juillet, les festivités du Heiva i Tahiti commencent ! On s’affaire à la préparation des costumes…Je vis ces moments de l’intérieur, et je dois dire que c’est une expérience unique.
Parallèlement, je découvre et contacte le webzine Hommes et Femmes de Polynésie, spécialisé dans la rédaction de portraits, et je commence enfin à exercer en tant que pigiste (puisque j’ai ouvert ma patente). Je rencontre des Polynésiens formidables, j’écris sur eux et leur histoire. Chaque rendez-vous restera un moment gravé.
Me vient ensuite l’idée de créer mon site web, ce qui me semble judicieux pour commencer à prospecter !
J’ai bien sûr avec moi des listes de choses à faire par ordre de priorité, des rappels, des alarmes, des notes un peu partout. Je n’oublie pas d’appeler ma famille, pour leur raconter l’indicible.
En juillet, les festivités continuent, j’essaie de participer au maximum aux traditions locales, pour m’imprégner, mais surtout parce que je tombe à chaque fois sous le charme, j’ai continuellement les larmes aux yeux.
Persévérer
Août > Décembre 2023
Début août, je suis contactée par une grande entreprise pour former quelques salariés sur les écrits professionnels… Une première pour moi, qui n’avais bien sûr jamais dispensé de formation. J’accepte ! Ce fut une belle expérience, et j’espère leur avoir apporté un petit plus.
Je continue mes portraits, et Mots des îles voit le jour grâce à Roger Hue, et Site64. Je fais également imprimer des cartes de visite, que je distribue, avec parcimonie. J’avoue que je n’ose pas trop, ne sachant pas spécialement vers qui me tourner.
Pendant ce temps, je corrige des manuscrits, et mets en page un livre pour quelques clients en France.
À défaut d’écrire, je fais quelques enregistrements dans mon Dictaphone sur ce que je vis, ressens ou traverse.
Le 5 août, le jour de mon anniversaire, j’ai quelques légers problèmes de santé, et toujours pas d’assurance maladie. Heureusement, j’ai eu le présence d’esprit de souscrire une assurance privée pour les remboursements, car les frais médicaux sont (très) élevés. Hélas trop tard, donc j’ai tout payé (25.000 XPF la prise de sang).
Financièrement d’ailleurs, je fais avec le reste de mes économies, et ce que j’ai pu glaner avec mes petites missions.
Malgré tout cela, je suis très bien entourée, et dans chaque moment difficile lié à l’expatriation, je vis des choses exceptionnelles, grâce aux Polynésiens.
Je continue l’exploration de l’île, je me rends à des conférences, des rassemblements, des événements (Salon du tourisme, expositions, foire agricole, rencontres littéraires…) J’essaie d’avoir d’autres contacts, je mange aux roulottes (des restaurants ambulants authentiques et typiques où l’on déguste des spécialités, dans une super ambiance).
Autre grand moment d’émotion, lorsque je participe grâce à mes amis à l’inauguration du centre Te Vaiete, un nouveau lieu d’accueil pour les sans-abris. J’y distribuerai par la suite les repas les mercredis soir, avec d’autres bénévoles :
https://www.presidence.pf/inauguration-du-centre-daccueil-te-vai-ete/
Début septembre, je suis consultée via mon site internet par le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française, https://spc.pf/, pour un projet communal, un autre défi professionnel que j’accepterai de relever…Je participe à ce rendez-vous unique pendant 5 jours à Teahupo’o, et je passerai près de 2 mois à travailler sur le dossier de la rédaction des actes du congrès des maires( 100 pages). C’est un moment clé de de la vie des communes polynésiennes, qui réunit les acteurs majeurs du Pays, de l’État, ainsi que les élus et leurs collaborateurs.
Je n’avais aucune idée ce qui m’attendait, ni même de la façon dont préparer mon devis. Je n’avais jamais été immergée dans un tel milieu, et ça reste un très beau souvenir. Mission relevée, et fierté de voir apparaître mon nom sur des documents officiels
Parallèlement, j’écris des nouvelles et des chroniques sur les découvertes que je fais et sur mes ressentis.
Mon logement n’est toujours pas fixe, et je commence sérieusement à angoisser. Je retourne chez une amie, puis chez une autre, jusqu’au mois d’octobre, avec quelques nuitées de dépannage dans des Airbnb.
J’adhère à l’association https://www.taparau.org/, qui me permet de rencontrer des éditeurs, des auteurs ; association par laquelle je pourrais présenter mon livre lors de séances de dédicaces.
Début octobre, je vais pour la première fois depuis mon arrivée à Moorea (l’île soeur de Tahiti) pour une formidable excursion avec Albert Tours https://albert-transport.net/fr/. Une magnifique journée, placée sous le signe de la joie, de l’amusement, où nous avons juste à profiter de l’instant présent.Je visite d’autres appartements, mais toujours les mêmes entraves… Pas de contrat de travail, loyers excessifs, et puis je ne suis pas la seule à vouloir me loger ! Le manque de logement est un véritable obstacle.
Grâce à l’association Taparau, je m’inscris pour le 23ème salon du livre de Tahiti, à la Maison de la Culture, Te Fare Tahiti Nui, https://www.maisondelaculture.pf/. Je passe d’ailleurs le plus clair de mon temps dans ce lieu de culture, où auront lieu de grands événements. Je fais venir les livres par mon éditeur, mais une redevance est à payer, j’ai le sentiment que rien ne me facilite la tâche… Pour ce premier salon, je vis des moments riches en apprentissages et en rencontres.
Fin octobre, grâce à mon compagnon, nous trouvons un logement, pour un aménagement fin novembre.
Encore un mois de latence, à s’acharner pour trouver un toit, avant d’avoir un endroit où réellement s’ancrer. Nous trouvons une colocation (j’ai surpassé ma hantise), et retournons en attendant chez le fameux ami qui nous laisse gracieusement son appartement pendant un mois.
Après avoir assisté de l’intérieur à la préparation du Heiva i Tahiti, je suis témoin de la confection des costumes pour le Hura Tapairu, qui a lieu le 27 novembre. Un concours incontournable du calendrier culturel polynésien, qui transporte le public dans un monde de splendeur, de rythme et d’émotion pure.
Pourtant, beaucoup de doutes m’envahissent quant à ma condition financière. Comment faire pour honorer chaque loyer, maintenant que je suis fixée ? Trouver un emploi en parallèle de mon activité ? Mais dans quoi ?
Je garde confiance, et j’entame les démarches pour l’appartement (assurance habitation, souscription à un contrat d’électricité, etc. et bien sûr la recherche de meubles et d’équipements, car nous n’avons rien). Nos amis nous aident, et nous pouvons aménager le 24 novembre…
Mais au moment de signer le bail, ce même jour, je reçois un appel et je dois rentrer en France en urgence pour des raisons familiales. Mon père est hospitalisé dans un état grave, plus rien d’autre ne compte alors. Je passe plus de 22h dans un avion, sans aucune nouvelle, sans savoir ce qui m’attend à l’arrivée. Ne veux-tu vraiment pas de moi Tahiti ?
Je laisse tout en suspens, je quitte l’île soudainement avec mes colliers de coquillages autour du cou, en espérant la retrouver très vite, elle et les autres. Je pars avec un aller simple pour une durée indéterminée…
Arrivée en France, je loge chez ma famille, encore à droite à gauche. Je n’ai plus de compte bancaire (je viens de clôturer mes comptes en France), plus de carte (seulement celle de la Socredo), toujours pas d’assurance maladie, aucun vêtement d’hiver, pas de voiture, pas de forfait mobile. Comme si cette vie-là n’était plus la mienne. Je retrouve mes proches après ces mois si éprouvants mais intenses. Je leur raconte Tahiti et sa beauté, les Polynésiens et leur bonté. Je sens que je n’ai plus ma place ici, tout me parait surjoué, fatigant et morne. Je suis près de mon papa pour sa guérison, et c’est tout ce qui m’importe. C’est d’ailleurs lui qui me suggère de retourner à Tahiti, car « la vie m’attend là-bas ».
Le 11 janvier 2024, je suis de retour en Polynésie pour de nouvelles aventures. Je ne veux rien lâcher.
Je retourne à la CPS pour finaliser mon dossier d’assurance et être enfin affiliée au système de santé.
Je m’inscris à la bibliothèque universitaire pour travailler dans le silence et emprunter des ouvrages ; je continue ma prospection en ayant plus d’assise et de bagages.
Abandonner (malgré l’amour)
Janvier > Mars 2024
Les premiers mois de la nouvelle année s’annoncent difficiles. Le jour
de mon retour, je n’ai plus la même excitation ni la même joie lorsque je retrouve l’aéroport de Tahiti Faa’a, pourtant si précieux aux yeux de tous.
Autour de moi, tout y est pourtant : les sourires à pleines dents, les colliers de fleurs qui embaument, les sons des ukulélé, mais, sans savoir pourquoi, j’ai comme l’impression que plus rien ne sera comme avant. Tout me semble difficile, étranger, bruyant, et j’ai perdu l’envie d’avancer… Aussi, la défaillance envers la cause animale me dérange de plus en plus, et me touche profondément.
Les premiers jours, je dors beaucoup, je sors peu. Le décalage horaire certes, mais il y a autre chose. Je ne crois plus en ma propre réussite sur cette Terre si lointaine. J’ai cumulé les longs trajets en avion, et je réalise que personne ne viendra me voir, tant il est difficile de supporter de si longues heures de vol. J’ai pratiquement liquidé toutes mes économies, et l’urgence est de trouver un job, mais à vouloir trop faire je ne fais rien. Je ne veux pas un travail qui ne me serve qu’à rester ici pour faire la fête et profiter, je voudrais être utile, impliquée et profondément investie dans l’actualité locale.
La vie au sein de ma nouvelle résidence, au demeurant magnifique avec une vue imprenable, est assez tumultueuse. Beaucoup trop de monde et peu d’instants au calme. On vit tous ensemble, mais j’ai pour ma part besoin de silence.
Soudain, je me pense inconciliable avec Tahiti, comme si je ne la méritais pas, comme si tout ce que j’avais envisagé entre elle et moi resterait vain et chimérique.
Malgré tout, je parviens à redémarrer, je continue d’interviewer les Polynésiens, et je fais la très belle rencontre de Julia, et de sa pension https://www.paparamountainsidelodge.com/. Je passe aussi des instants suspendus avec Leila Lissant Ercoli, enseignante et auteure de « Mes heures bleues », un recueil de poèmes qui me touche en plein coeur.
À mon tour, par chance, j’obtiens une interview le 24 janvier sur TiareFm Tahiti, une radio locale inspirante, pour parler de mes projets sur l’île. Je fais la rencontre d’Aldo, l’animateur me mettra à l’aise et me questionnera sur mes envies personnelles et professionnelles au Fenua.
Je ne rentre pas dans les détails, mais je passe encore une matinée à la CPS, sans succès. Parfois, le fait d’être parfaitement honnête ne fait pas de nous des gagnants.
Je prospecte les mairies (Punaauia, Papeete), car après avoir rédigé les actes du congrès de Teahupoo, j’ai à coeur de m’impliquer davantage dans la vie communale. Cette immersion locale m’a vraiment marquée.
De toute évidence, ma famille me manque, ma soeur passe des moments difficiles, et la santé de mon papa m’inquiète. Je suis entre là-bas et ici, c’est difficilement tenable, mais je ne peux pas abandonner si près du but. Je veux réussir, pour eux.
Par ailleurs, j’aide mon compagnon tahitien à retrouver ses origines, nous récupérons des documents dans les différentes administrations, et je me passionne encore plus pour cette vie Polynésienne, tous ses secrets et ses non-dits.
Il pleut beaucoup, et je me sens de plus en plus anxieuse, avec des douleurs physiques importantes. Heureusement, à Tahiti, les taote (docteurs), sont largement et facilement accessibles.
Sans en être consciente, c’est mon corps qui me somme de rentrer en France. La raison et le coeur voudraient rester, mais le corps abdique, il a tenu trop longtemps dans l’incertitude et l’inconfort.
Soudainement, je n’arrive plus à avancer, je me mets à trembler, je suis épuisée. C’est surtout la déception d’avoir tout donné, et la tristesse d’avoir attendu si longtemps, pour partir si rapidement, n’ayant plus aucun contrôle sur mon corps.
Un matin, je prends la décision de rentrer en France, je remplis mes deux seules valises, et prends avec moi le plus important. Mon compagnon m’aide, la tristesse se lit dans nos regards.
Avant cela, je passe des instants inestimables, comme cette journée au Tombeau du Roi à Arue, ou encore ce spectacle unique d’un coucher de soleil à l’Intercontinental https://tahiti.intercontinental.com/fr
Je prends à peine le temps de ramener des souvenirs à ma famille, car, comme le dit si bien Julien Blanc-Gras, écrivain et journaliste-reporter, « il est préférable de se fabriquer des souvenirs avant d’en rapporter. »
Je quitte à nouveau Tahiti au mois de mars, vide et abattue, en prenant soin de ne pas regarder derrière. Après tant d’efforts, je n’ai plus su où puiser le réconfort. Je n’en veux pas à Tahiti, mais j’ai eu besoin de silence, et je pense qu’elle aussi.
Je termine ce récit le 02/06/2024, et je vois encore passer trop de messages de personnes qui souhaitent s’installer en Polynésie, sans la connaître. Allez-y pour les bonnes raisons, pour créer de l’emploi, s’engager dans des associations, aider, valoriser le territoire et ses habitants. Ne restez pas entre expatriés…
Comment vais-je maintenant survivre sans eux ? Comment accepter cet échec qui n’en est pas un ? J’ai tout donné, mais ce n’était pas suffisant. N’ai-je pas été assez préparée, pas assez avertie, pas assez forte ?
Il aura fallu 48 Heures pour te dire au revoir, contre 20 ans à te vouloir.
T’imagines bien qu’elle n’est pas finie, notre histoire.
Au plaisir de te revoir, Tahiti, ma plus belle.
Tahiti
Tahiti se découvre petit à petit, elle enlève soudain son apparat, et s’offre à moi sous d’autres jours.
Elle est un peu devenue ma meilleure amie, je passe mes journées avec elle, à l’apprendre, à l’apprivoiser, à parler d’elle, à comprendre, à attendre d’elle, peut-être un peu trop. J’ai besoin d’elle, mais elle un peu moins. Elle se débrouille bien sans moi. Elle ne m’a pas attendue, et se fiche éperdument que je sois là ou pas.
Je voudrais qu’elle me regarde, qu’elle m’aide et s’intéresse plus à moi, mais c’est à chaque fois à moi de faire le premier pas.
Depuis des jours, l’île en chaleur pleure et me fait voir petit à petit ses différentes couleurs. Le gris s’impose, et impose le répit à ceux qui veulent vivre vite et trop.
Les cours d’eau sont maintenant de vastes tunnels où tout glisse, prémices de catastrophes bien connues. Comment font tes habitants, ceux du dehors, de la rue, ceux à quatre pattes, lorsque tu décides de gronder si fort ? Comment font-ils ceux qui vivent si près de l’eau qu’ils risquent leur vie ?
Île tropicale a l’allure soudain si pâle.
Bientôt l’accalmie, nous retrouverons ta volupté, ta douceur enchanteresse, ton camaïeu à faire vibrer les rétines. Mais en attendant je suis un peu démunie, j’aimerais tout savoir de toi et finement je ne sais rien, juste que tu es pleine à craquer et que les montagnes ne peuvent plus laisser passer l’eau que tu reçois.
Partout sur ton artère principale on construit, on s’empile et te détruit.
Remets toi un peu en question aussi, tu as une réputation mondiale qu’il faut maintenant que tu assumes, et tu portes en toi le symbole de tout un pays.
Je vis comme dans une bulle, coupée des miens, de mon pays, des informations, des contradictions, des catastrophes qui abreuvent les journaux.
Je vis dans un monde à part, où le calme et l’enivrement se sont emparés du quotidien. Comme si rien ne pouvait m’arriver, comme si l’île et les siens me protégeaient.
Je m’interroge néanmoins sur ma légitimité d’être ici, car je m’immisce dans un peuple soudé, fait de traditions, de légendes, d’histoires, d’un passé dont eux seuls gardent le secret.
J’entends leur langue, j’écoute leurs chants, je capte des images, des sons, des accents, j’embrasse des yeux leurs paysages, mais je ne serais jamais comme eux. Pourtant, j’aime tout chez eux.
Cette façon de remercier la mer quand ils se baignent, de remercier et de prier avant chaque repas, cette aisance avec laquelle ils vous abordent et vous sourient sans jamais vous juger, cette volonté de vous aider sans même vous connaître, ces rassemblements autour de festivités, ces sourires qui les subliment, ces rires qui résonnent jusque dans leurs vallées.
Il y a toujours quelque chose à célébrer, quelqu’un à applaudir, il y a du talent et de l’art par tous les temps.
À chaque coin de l’île on chante, on danse, avec une rare aisance.
On me raconte l’histoire de Tahiti et ses îles, les contes et les légendes de cette Terre exceptionnelle…
Vais-je garder longtemps cette sensation d’entre-deux ? Plus de là-bas mais pas d’ici non plus.
Samedi, j’ai été invitée à ma première bringue Tahitienne (une institution ici).
J’ai préparé le poisson cru au lait de coco avec eux, sur fond de musique locale, j’ai mangé, parlé, appris le tahitien, essayé tant bien que mal de cacher mon émotion, mon immense gratitude.
Ils ont bu, dansé, chanté, d’autres sont arrivés, on s’est intéressé à moi à chaque instant. Si j’avais faim, si j’avais soif, si j’étais heureuse ? Comment c’est alors la France? Tu aimes ici ? Allez viens je t’apprends à danser. On fait ça avec le coeur nous tu sais. T’es un peu comme nous finalement. T’as la même couleur de peau.
La nuit est tombée et j’ai regardé le ciel étoilé, on était tous autour de cette table, il faisait si doux… les tiarés et frangipaniers libéraient leur odeur.
Il y avait encore ces chants tahitiens dans la basse, je les regardais tour à tour rigoler, crier de joie, danser ensemble, partager tout ce qu’ils avaient.
Un tel respect pour l’autre, une telle bienveillance. Venez et vous comprendrez, qu’ils disent.
Alors j’ai compris : je suis faite pour vivre avec eux.
Le temps n’a plus la même saveur ici, tongs aux pieds. Le bruit des vagues partout où mon esprit divague. Les tatouages en héritage. Des couchers de soleil à n’en plus dormir, le bruit des cocos qui tombent, la lumière profuse, les oiseaux qui pépient, les tahitiens, les coffres pleins de chiens, les fruits divins, les sourires à pleines dents, les bons cœurs et les odeurs des fleurs.
Tout le monde veut le paradis, mais peu de personnes savent le préserver.
Vous avez une belle écriture, merci pour ce partage très personnel.
J’avoue que j’ai eu de la peine sur la fin, je vous souhaite le meilleur pour la suite, en métropole ou à Tahiti !
Bonjour, la fin est triste. J’ai une petite larme.
Mais tu as eu raison de poster ce texte sur le groupe.
J’espère que pour toi, tout va bien, que tu as pu retrouver du travail ou surtout continuer à écrire.
Une chose : c’est vrai que Tahiti est bruyante. Même les polynésiens des îles le pensent.
Bonne continuation et je te Sydney pouvoir revenir ici
Isabelle
Très résonnant votre histoire..vous avez été très courageuse…
En espérant que toutes les îles du pacifique et en particulier la Calédonie retrouve la paix ,un jour..!!
Prenez soin de vous ..